[One-shot][Soft-Grindmark][Triste] Relents du passé.
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Trois heures de remaniement par rapport à la version originale.
J'ai mis de la musique, car c'est celle qui m'accompagnait lors de l'écriture.
De nombreuses références sont cachées, a vous de les trouver, ou pas.
J'espère en tout cas que ça vous plaira.
La forêt.
Stalliongrad
La bibliothèque
Epilogue.
J'ai mis de la musique, car c'est celle qui m'accompagnait lors de l'écriture.
De nombreuses références sont cachées, a vous de les trouver, ou pas.
J'espère en tout cas que ça vous plaira.
La forêt.
Stalliongrad
La bibliothèque
Epilogue.
- Spoiler:
- La forêt était bien sombre. On pouvait entendre un panel de cris d’animaux plutôt impressionnant. Il ne fallait sortir que la nuit pour découvrir tant de diversité. Oubliées, les couleurs chatoyantes, les traces de pattes dans le sol, choses qui appartenaient au jour. La nuit, la nature revêtait un autre aspect, plus sauvage, mais aussi plus profond. Cet ensemble formait un espace propice aux réflexions d’ordre philosophique, de par ce calme et cette dualité, entre le jour pimpant, abondant de couleurs, et la nuit, qui révélait dans l’obscurité la beauté cachée du lieu.
Mais Fitz n’avait pas la tête à ça. Il aimait surtout la forêt, qu’elle soit de jour ou de nuit, que pour la barrière qu’elle dressait entre lui et la guerre. La guerre d’indépendance. La licorne soupira en y repensant. Les guerres civiles étaient les pires. Le Nord réclamait sa « liberté » depuis plusieurs siècles, mais cela s’était toujours arrêté à quelques manifestations, et du sabotage sans gravité. Mais depuis quelques années, c’était une vraie guerre, comme on n’en avait plus vue depuis longtemps. En temps que bibliothécaire, Fitz connaissait bien l’histoire d’Equestria, mais jamais il n’avait cru possible qu’une faction dirigée par un poney normal, et non pas une Alicorne ou une autre espèce de Dieu, puisse tenir tête à l’Empire si longtemps. Le Chardon Blanc. Partout, on racontait son histoire. Mais on ne connaissait pas son vrai nom. Il faisait parti d’une branche extrémiste du « Chemin du Nord », appelé l’ « Absolu Besoin ». Grace à son charisme, il avait recruté parmi les jeunes poneys pauvres, leur promettant la gloire eternel s’ils mourraient pour lui. Une armée de fanatiques. Mais non pas de fanatiques religieux. Comme le reste de l’Empire, les indépendantistes priait le soleil. Non, c’était une véritable guerre politique.
Fitz avait eu l’intelligence de ne pas se joindre à ce mouvement. Il voulait vivre en paix, avec sa jument, Elmera. Heureusement que Stalliongrad avait été peu touchée par le conflit. Leur vie, rythmée par les discours rassurants de l’Empire et par les tickets de rationnement, se déroulait presque sans encombre. Nombre de poneys avaient fuis au Sud, quittant les régions en guerre. Mais Fitz était né ici, et il n’était pas question qu’il parte. Stalliongrad était sa ville, et il y resterait jusqu'à sa mort. Et avec Elmera, de préférence. Il repensa à elle, et sourit. Elle était si belle. Une des plus belles licornes de la région, avec sa robe bleue-verte, ses yeux or, sa crinière longue et soyeuse, sa corne pointue de parfaite longueur et largeur. C’est la jument qu’il avait choisi pour porter son poulain. Tant de projets, un si bel avenir déjà imaginé, la guerre ne pouvait pas lui enlever cela. De plus, leur ville était sous la protection d’un des régiments les plus compétents de l’Empire, à ce qu’on disait.
Karl lui tapota la patte avant droite. La licorne baissa alors les yeux. Apparemment, son chat voulait lui dire quelque chose. Le félin si fit plus insistant, et pointa de la patte l’horizon derrière le bibliothécaire. Celui-ci se retourna et vit l’aube se lever. Mais selon un calcul rapide, il ne pouvait pas être si tard. Il devait être à peu près deux heures du matin. Alors, Fitz se souvint qu’à part le soleil levant, une seule chose pouvait créer tant de lumière. Et cette chose, c’était le feu. Un gigantesque feu. Stalliongrad brûlait.
Fitz n’avait jamais couru aussi vite de sa vie. Ses pattes, pourtant habitués à marcher tranquillement, le portait vers le brasier à une vitesse surprenante. Même Karl était obligé de s’accrocher à la crinière du bibliothécaire pour ne pas tomber. Les arbres autour d’eux défilaient plus rapidement que la bobine d’un film. La licorne ne pensait qu’a une seule chose.
Voir Elmera. La sauver. Partir.
L’attachement à sa ville dont il témoignait il y a quelques minutes avait disparu. Son seul objectif, désormais, c’était de repartir avec sa jument, loin. Loin de la guerre, loin des combats. Comme il s’en voulait d’avoir voulu rester. Ils auraient dû partir il y a longtemps. Il se serait trouvé une bibliothèque dans un petit village, Elmera aurait créée la boutique de broderie dont elle rêvait, ils auraient eu un poulain, et ils auraient vécu tout trois en paix.
Faites qu’il ne soit pas trop tard. Oh Celestia, je vous en prie, faites qu’il ne soit pas trop tard.
Fitz avait parcouru en un quart d’heure un chemin qu’il avait mis deux heures à parcourir, la première partie de la nuit. Mais le spectacle qui l’attendait dépassait l’imagination. Tous les bâtiments brulaient, sauf ceux qui avaient été démolis plus avant. Dans Stalliongrad, des combats entre les rebelles et les gardes faisaient rage. Mais le pire, c’était de voir les civils. La plupart étaient morts, étouffés par les fumées toxiques, mais ils pouvaient s’estimer chanceux. Car le reste des cadavres étaient mutilés, brulés à mort. La guerre était la pire des psychopathes. Une pouliche cria. Elle s’était coincée sous des gravas, et ne pouvais que regarder le feu s’approcher d’elle pour la dévorer.
Notre héros ne s’arrêta pas, préférant réserver sa force pour aider Elmera. Il avait honte de lui quand les cris de la pouliche doublèrent d’intensité lorsque la douleur pris la place de la peur, puis quand ils s’atténuèrent, victimes de la distance. Fitz arrivait près du quartier populaire où il logeait avec sa femme. Celui-ci, comme la ville entière, se consumait. L’immeuble où il habitait s’était effondré, ne laissant rien de sa vie. La licorne, paniquée, jeta un coup d’œil autour de lui. La plupart des habitants étaient morts, sous les ruines. Il reconnu la vieille jument du 2ème étage, et les jeunots idéalistes qui squattaient au 5ème, mais nulle part trace de celle qu’il cherchait. Soit elle était enfouie sous les décombres, soit elle s’était réfugiée à la bibliothèque, là où ils avaient promis de se retrouver en cas d’attaque telle que celle-ci. Fitz ne prit pas la peine de verser une larme. C’était inutile. Il valait mieux courir. Heureusement, la bibliothèque se trouvait non loin de là.
La licorne s’en approcha. Le bâtiment brûlait, évidemment. Cette fois-ci, une larme coula le long de ses joues. Touts ces livres, ce savoir accumulé au fil des générations. C’était, après Elmera, la chose qu’il avait de plus précieuse au monde. Et cela se consumait, sans qu’il ne puisse rien faire.
Il rentra dans la bibliothèque. La première chose qu’il vit, c’est son voisin, Friedreich. Le pégase gisait, mort, sur le sol. Il avait surement voulu protéger Elmera des rebelles. C’était un poney respecté dans toutes la communauté, grâce a sa sagesse et à son sens de la philosophie. Personne n’ignorait que, malgré son grand âge, il avait des vues sur la jeune femme de Fitz. Mais jamais, au grand jamais, il n’aurait voulu briser leur amour. Et il était mort en protégeant la jument qu’il aimait.
Le bibliothécaire ressentit un vague sentiment de tristesse, avant d’enjamber le cadavre. Il devait aller au sous-sol. C’est là qu’il avait construit un abri anti-incendie, et où il avait entreposé nombre de rations de survie. En fait, il n’avait jamais été dupe du danger de vivre à Stalliongrad, mais n’avait jamais voulu partir.
Avec de la chance, Elmera devrait s’y trouver, vivante.
Au lieu de cela, Fitz trouva une demi-douzaine de gardes impériaux, tous réunis autour du cadavre d’une licorne. Il ne voulait pas le croire. Elmera n’a pas pu mourir. En jetant un regard sur la pièce, il ne vit aucun rebelle, seulement les gardes.
Non ! Pourquoi ? Vous êtes les garants de l’Empire ! Pourquoi vous en être pris à elle ?
C’est ce qu’il aurait voulu dire. Mais seul un gémissement sortit de sa gueule lorsqu’il vit un des soldats se retirer du cadavre.
Ils l’avaient violée. Ils l’avaient tuée. Ils l’avaient violée de nouveau.
C’en était plus que l’esprit de Fitz pouvait en supporter. Il ne pensait plus. Il aurait aimé repasser dans sa tête les bons moments qu’il avait partagé avec Elmera, sa rencontre, son mariage, leur première fois, mais seul venait à son esprit le cadavre profané. La verrait-il de nouveau autrement ? Ou ne se souviendrait-il que du corps pale et sans vie qu’il avait devant lui à cet instant ?
Les soldats se rapprochèrent de lui, l’air mauvais. Ils n’aimaient pas trop avoir de témoins lors d’événements tel que celui-ci. Cela donnerait une mauvaise image à l’armée de l’Empire. Fitz se sentait envahir par la rage. Ils n’avaient pas le droit ! C’était contraire à toutes les lois de la guerre. Il commença alors à vociférer d’une voix brisée contre les gardes. Ces derniers le firent taire d’un violent coup de sabot dans l’estomac. La licorne n’avait plus la force de résister. Il essayait de penser à sa jument, pour nourrir sa haine et répliquer, mais ce ne fit qu’agrandir son impuissance.
Les gardes le saisirent, et lui brisèrent la patte avant. Alors, Karl, sortit de nulle part, sauta sur un des soldats, toutes griffes dehors, pour défendre son maître. Une minuscule étincelle d’espoir s’éveilla au fond de Fitz. Mais alors que le militaire agressé se défendait lamentablement contre un ennemi assez inattendu, un de ses collègues fut plus prompt à s’adapter. Il brisa d’un coup de sabot la corne d’Elmera, et la planta profondément dans le félin. Celui-ci mourut sur le coup.
Dans le crâne de Fitz, une douleur se fit sentir, plus forte que ce qu’il pouvait endurer. Le lien qui le reliait aux pensées de son chat s’était brisé. Comme si on lui enlevait une immense partie de son cerveau. Sa psyché en était détruite. Il n’arrivait plus à formuler de pensées cohérentes. Son pouvoir de compréhension féline était à double tranchant, et il en payait désormais le prix. En moins de quelques heures, il avait tout perdu. La licorne ne put s’empêcher de pousser un cri sous l’effet de la haine, de la peur, de la douleur physique et mentale. Ce hurlement fut coupé par le sabot de soldat qu’il reçu dans le visage. Il s’évanoui.
Lorsqu’il se réveilla, l’aube avait surement pointée le bout de son nez. Difficile à dire, dans ce sous-sol froid et sombre. Fitz essaya de se relever, mais la douleur l’en empêcha. Les os de ses pattes étaient brisés. Puis la licorne sentit l’odeur atroce du sang lui monter au museau. C’était le sien, mélangé à celui de son aimée.
Unis dans la mort et dans la douleur.
Le bibliothécaire rampa lamentablement vers ce qui lui la forme qui étaient autrefois sa jument. Il ne put trouver la force que de la serrer contre lui, et de pleurer. Il restait longtemps dans cette position, souffrant, pleurant et hoquetant. Il voulait vivre. Il voulait punir ceux qui l’avaient détruit. Il devait survivre, et se battre. Il serra encore plus fort le corps.
Elmera. Je ne t’ai pas dis au revoir. Je ne t’ai pas dis adieu.
Le chemin traversait la forêt, pour descendre au Sud. C’était un beau jour de printemps. Le soleil, loin au dessus d’Equestria, soignait les blessures du passé. Fitz poussait une petite carriole où s’entassait quelques livres sauvés de l’incendie, de la nourriture, et de quoi survivre.
Il avait eu énormément de chance que le Soleil Rouge le trouve. Il était resté inconscient plusieurs jours, et était proche de la mort, quand l’organisation bienfaitrice l’avait trouvé. Il était resté très longtemps dans cet hôpital de guerre, jusqu'à ce que le docteur Fillydori s’occupe de lui. Grace aux soins miraculeux de ce médecin, il avait pu remarcher en six mois. Autant dire que pendant ce temps là, il avait pu lire énormément. Il partait maintenant vers le Sud, après être passé une dernière fois sur la tombe d’Elmera. Il n’avait plus rien à faire dans le Nord. Il savait que la guerre était finie. L’Empire avait détruit toute revendication indépendantiste. Mais sa tête, elle, était pleine d’idées nouvelles. Sa rancœur restait présente. Et, à l’instar du Chardon Blanc, lui, simple licorne des quartiers pauvres d’une ville excentrée, il ferait chanceler l’Empire.
FitzTheBard- Bibliothécaire Révolutionnaire.
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Date d'inscription : 07/10/2011
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